Pénaliser les usagers de drogues, contribue à les marginaliser, à organiser leur clandestinité ; à rendre plus difficile toute intervention préventive ou thérapeutique des intervenants sociaux.
La RDR prend le parti de créer du lien avec des consommateurs qui sont souvent en situation de précarité et parfois, d’errance. En se situant en-dehors de tout jugement moral –et à fortiori pénal- les acteurs de la RDR peuvent intervenir plus précocement dans la trajectoire des usagers.
Des conditions de vie aléatoires induisent des pratiques et habitudes aux contours imprécis ; les consommations de produits psycho-actifs se révèlent multiples, davantage conditionnées par l’opportunité que par un lien précis avec un produit. Cette polytoxicomanie est dans la plupart des cas associée à une forte imprégnation alcoolique.
La RDR implique une attitude de veille permanente, et impose aux intervenants une remise en cause continue pour initier des approches novatrices au regard des nouveaux comportements et nouveaux besoins des usagers.
Les méthodes d’intervention de la RDR prennent en compte le contexte sociétal dans sa globalité, en intégrant dans sa réflexion les évolutions de la société. Outre leur rôle de médiateur, les intervenants s’appliquent à rassembler dans une perspective de prévention dynamique et de pacification, les populations, les élus, et l’ensemble des personnes concernées.
L’approche transversale et médiatrice de la RDR se traduit par la mise en œuvre sur le terrain d’actions intégrées, dédramatisées, qui contribuent à améliorer l’accès aux droits et aux dispositifs spécialisés de soins et de réinsertion.
Initialement, la RDR visait à prévenir les pratiques sexuelles à risque, puis les usages de drogues. Aujourd’hui, les acteurs de la RDR développent leurs expériences et leur savoir-faire pour investir le champ plus large des addictions et autres comportements à risques.
Source : dossiers thématiques de la Fédération Addiction